Aussitôt élues, les nouvelles autorités libyennes prennent leur bâton de pèlerin et sillonnent le pays pour redonner corps à un Etat laminé par une décennie de guerre civile.

L’autorité exécutive unifiée en Libye récemment à Genève en Suisse sous l’égide de l’ONU, a multiplié ces derniers jours ses rencontres à travers les villes libyennes et ses concertations avec des personnalités politiques et forces vives du pays, en vue de former un nouveau gouvernement et réunifier les institutions de l’Etat libyen.

Le Premier ministre, Abdelhamid Debeibah, a contacté dans le cadre des concertations visant à former son cabinet de nombreuses personnalités libyennes issues de différentes régions de la Libye.

“Nous travaillons toujours dur pour former” ce gouvernement d’union nationale et nous avons en effet commencé le processus d’évaluation de tous les candidats et des CV que nous avons reçus”, a tweeté M. Debeibah, samedi, affirmant que “les seuls critères retenus sont l’efficacité, la diversité et une large participation”.

Dans son premier discours télévisé adressé, la semaine passée, aux Libyens, M. Debeibah avait appelé le “peuple libyen à traiter positivement avec le Conseil présidentiel et toutes les institutions de l’Etat souverain pour alléger les souffrances des citoyens et améliorer la qualité des services”, exprimant sa volonté de travailler “avec tous les Libyens de toutes composantes”.

La stabilité financière en point de mire

Abdelhamid Debaibah a rencontré, en outre, dimanche, le gouverneur de la Banque centrale de Libye (BCL), Omar al-Kebir. “Il a discuté avec lui particulièrement de la situation financière du pays et des efforts à consentir en vue de réunifier les institutions financières de l’Etat libyen, rapportent des médias locaux.

“Les deux parties ont discuté notamment des mécanismes à engager en vue de garantir la stabilité financière et fiduciaire de l’Etat, du taux de change du dinar libyen et des efforts visant à réunifier les institutions financières du pays”, ont précisé des médias libyens.

De son côté, le nouveau président du Conseil présidentiel, Mohamed Younes El Menfi a eu un agenda très chargé durant le week-end dernier et au début de cette semaine, en effectuant deux déplacements  respectivement à Benghazi et Tobrouk et en rencontrant plusieurs personnalités.

Dans la ville de Benghazi, M. El Menfi a eu beaucoup d’entretiens avec des membres du Comité militaire mixte 5+5 et des notables de la région.

Le président du Conseil présidentiel a rencontré aussi le maréchal Khalifa Haftar avec qui il s’est échangé  ses points de vue s’agissant nombre de questions en rapport avec les prochaines élections, la situation sur le plan sécuritaire, économique et social.

Réconciliation nationale et unification de l’armée

Dans la ville de Tobrouk, El. Menfi s’est exprimé devant des notables et dignitaires de la ville, mettant l’accent sur  “la réconciliation nationale, et l’unification de l’institution militaire dans le cadre des discussions du Comité 5+5 et des efforts de l’ONU.

Le chef du Conseil présidentiel libyen a en outre, souligné sa volonté d'”unifier toutes les institutions de l’Etat” pour, a-t-il dit,  améliorer le niveau de vie des citoyens”.

M.El Menfi a reçu, par ailleurs, au cours cette semaine à Tripoli de nombreux délégués et ambassadeurs des pays étrangers auprès desquels il s’est assuré de leur soutien et  de leur disponibilité à aider les Libyens dans la phase  de transition.

Le président du Conseil présidentiel  avait discuté également au courant de la semaine écoulée avec le nouvel émissaire onusien en Libye, Jan Kubis.

Elue, le 5 février courant à Genève en Suisse, sous l’égide de l’Onu, l’autorité exécutive unifiée en Libye, est face à de nombreux défis dont la formation du gouvernement de transition, la préparation des prochaines élections, l’évacuation des mercenaires et forces étrangères du pays et l’instauration d’une “réconciliation nationale”, affirment des  observateurs de la scène politique libyenne.

A.A./APS