Polémique : passe d’armes médiatique autour de l'”origine algérienne” du fer de la Tour Eiffel
L’origine du fer ayant servi à la construction de la Tour Eiffel est au centre d’une vive polémique entre journalistes algériens et français.
Les propos tenus par le journaliste algérien Mohamed Allal, réclamant la restitution de la Tour Eiffel à l’Algérie en raison de “l’origine algérienne du far ayant servi à sa construction” a fait vivement réagir la droite et l’extrême-droite françaises ainsi que leurs médias quant à ces déclarations qui datent pourtant de plus d’un mois.
Après le magazine d’extrême-droite Valeurs Actuelles, c’est au tour du quotidien de droite Le Figaro de tenter de prouver que la “dame de fer” est à 100% française. Le journal a ainsi chargé le journaliste Paul Sugy d’enquêter sur la société qui a produit le fer ayant été utilisé pour la construction du fameux monument parisien.
Avant-hier, ce journaliste a publié un article affirmant que le minerai « a été produit dans les forges et aciéries Fould-Dupont de Pompey, en Lorraine (France) ». Son article n’a pas convaincu Mohamed Allal qui maintient ses propos.
A vrai dire, la question de l’origine du minerai ayant servi à la construction de la tour Eiffel ne cesse faire polémique depuis une décennie. En s’appuyant sur des pièces d’archives, certains médias alternatifs, tel Réseau international, ont défendu une version différente de celle de leurs confrères de droite.
« Le journal français l’Écho des Mines et de la Métallurgie avait rapporté en 1896 que le fer qui a servi à la construction de la tour n’est pas n’importe lequel. Il a fait l’objet d’un choix minutieux. Il vient de mines algériennes, avant d’être transformé dans les forges et usines de Pompey Fould-Dupont en Lorraine, Gustave Eiffel l’a choisi notamment en raison de ses propriétés mécaniques », a écrit Réseau international dans un article paru en 2018.
« Pour illustrer l’intensité de l’activité minière, à cette époque, il y a lieu de noter que la production du minerai de fer a enregistré en Algérie une moyenne de 400 000 tonnes par an depuis 1875 pour culminer en 1928 à 2 006 092 tonnes, le prix de la tour Eiffel, avec l’ornementation et les nécessités architecturales, a atteint les 5 millions de francs, tandis que la tour métallique a coûté à elle seule 3,405 millions de francs de l’époque. Le minerai provenant d’Algérie représente plus de 68% du prix de la tour! (…)», a indiqué la même source.
Ainsi, les 8 000 tonnes de fer puddlé ayant servi à la construction de la chapelle métallique ont été extraites des mines de Zaccar et de Rouïna en Algérie.
Les remerciement de Gustave Eiffel aux mineurs algériens
Le journaliste Paul Sugy n’en a pas fait référence dans son article, mais, Gustave Eiffel avait fait un geste en direction des mineurs de Zaccar en les remerciant de leur contribution dans la construction de la « Tour ». Ce dernier leur avait offert une horloge qui avait été accrochée à l’école du village de Carnot, actuellement El Abadia, dans la wilaya d’Aïn Defla. Celle-ci surplombait l’école jusqu’en 1962.
M. Mansour