La présidente de l’Union pour le changement et le progrès (UCP), Zoubida Assoul, affirme que le système mis en place par le président déchu, Abdelaziz Bouteflika, est toujours en place.

« Si quelques hommes politiques ont été remplacés, le système érigé par l’ancien président demeure, pérennisant gabegie et politique de la rente », a-t-elle soutenu dans un entretien accordé à la chaîne France 24.

Selon Zoubida Assoul, plus d’une année après l’élection d’Abdelmadjid Tebboune, « la crise de confiance entre les citoyens et le pouvoir en place est toujours là. » « Changer quelques hommes n’apporte rien de nouveau. La preuve est que nous avons un autre chef de l’Etat, mais les pratiques du système restent telles quelles. Depuis son arrivée, nous avons assisté à la répression des activistes, des journalistes, des militants politiques et de simples citoyens pour la simple raison qu’ils ont exprimé un avis contraire », a-t-elle argumenté.

Pour Zoubida Assoul, le Hirak a repris après un an d’arrêt pour cause de pandémie, « en raison de l’incapacité du régime à se réformer. »

Interrogée sur le point de vue exprimé par le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali, qui avait prédit une dislocation du mouvement populaire, la première dame de l’UCP a rappelé que « le Hirak est un mouvement pluriel qui inclut également une sensibilité islamiste, et la jeunesse algérienne dans sa grande majorité a tourné le dos à cette idéologie. »

S’exprimant sur les législatives anticipées annoncées par le chef de l’Etat, elle a réitéré sa position rejetant cette échéance, expliquant que « celles-ci visent avant tout à préserver le système en place. »

Se félicitant de la grâce présidentielle accordée récemment à plusieurs détenus d’opinion, Zoubida Assoul « regrette l’instrumentalisation qui est faite de la justice par le pouvoir politique. »

Boualem Rabah